Malapascua

Malapascua, un joyau, un paradis pour la plongée sous-marine, la farniente, la vie tranquille, les plages, l'océan bleu azur.

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Mise à jour:

janvier 28, 2019

Pierre Bourbonnais

Une multitude de villages se succèdent, petits et pauvres, gros et moins pauvres, mais toujours bondés de gens affairés à leurs besognes quotidiennes. Autos, camions et scooters se suivent à la queue dans un nuage constant de mazout. Nous longeons parfois la mer, dans notre bus local bondé à bloc aux bancs durs et droits et à la suspension douteuse. Nous avons cherché en vain le bus « de luxe », censé être rapide, direct et climatisé. Mais celui qui nous a été désigné, n’a aucun de ces attributs. Détours, arrêts constants pour prendre ou laisser des passagers et pas de clim. Mais l’air est frais ce matin, du moins, quand on avance. Un voile de nuages mince atténue les rayons du soleil. Il est 09:00. Nous avons quitté Cebu City, aux Philippines, plus de 2 heures plus tôt, dans ce train-train houleux.

... en écoutant mon album fétiche de Genesis

Mais j’ai la tête dans les nuages, en écoutant mon album fétiche de Genesis, « The Lamb Lies Down on Broadway » les écouteurs dans les oreilles, ce qui me fait invariablement penser à mon ami de toujours, Claude. Le soleil deviens chaud, un gros contraste avec la journée précédente, à Cebu City, où il a plu à torrents toute la journée. À pied dans la ville, dans les lacs et rivières d’eau de pluie, Karine et moi nous sommes faufilés dans les rues et ruelles pour régler les derniers détails avant de nous diriger vers Malapascua, une petite île au nord de Cebu où la vie nous promet d’être beaucoup plus calme. Le fait qu’il n’y ait aucun ATM sur l’île est généralement bon signe quand on cherche la paix.

Et soudainement, on se retrouve entouré de palmiers, la ville a fait place à la campagne; douce, aux parfums floraux d’hibiscus, de frangipane et de poulet grillé sur charbon de bois! Même la mer, maintenant omniprésente, à virer du gris au turquoise. La petite tension du départ de Cebu City se change en party pour les sens, malgré le fait qu’on continue d’arrêter constamment pour renouveler les passagers du bus. J’enlève mes écouteurs et je m’aperçois qu’une colonie de poussins jaunes sont du voyage, piaulant sans arrêt dans leurs caisses de plastique à 2 étages. Ils doivent bien se demander qu’est-ce qui se passe!

Port Maya, départ pour l'Île de Malapascua

Port Maya, d’où nous embarquons à bord d’un gros banka, ces bateaux traditionnels que l’on retrouve partout aux Philippines, vers notre île paradisiaque, à ce qu’on dit ! En l’apercevant au loin, et au fur et à mesure qu’on s’en approche, il semble que ce que l’on dit est vrai. Cette île est magnifique!

Une fois les pieds dans le sable, nous suivons les indications de Maps.Me et nous nous retrouvons au cœur d’un dédale de rues et ruelles, de sable et de gravier. Un labyrinthe pour le nouveau venu. Ici, pas de grosses constructions, pas de voiture, pas de centre d’achats. C’est une île principalement de pêcheurs, qui connaît un essor considérable dû à la qualité des sites de plongées des environs et la présence de nombreux requins-renards. Mais ceci n’est pas un article sur la plongée.

On y vient pour l'ambiance, le charme...

Après une dizaine de minutes de marche, sac au dos, on arrive à la Villa Sandra, une Guesthouse de « backpackers » très populaire. Ici, on est à des années-lumière des hôtels 5 étoiles, des « resorts » de luxe, nous sommes plutôt dans un endroit avec dortoirs et quelques chambres privées. Ces dernières sont plutôt rudimentaires, sans meubles, à part un lit. En général, c’est le lieu de prédilection des 18-30 ans, qui n’ont rien à cirer du luxe, pourvu que ce soit moins cher. Mais on ne vient pas à Villa Sandra pour le luxe. On y vient pour l’ambiance, le charme du service et surtout pour la nourriture végé et végane. Je ne suis pas végétarien et je suis très loin de la vingtaine, mais je sais reconnaître les beautés de l’endroit. Tout voyageur long terme comprend et recherche ce genre d’endroits, vraiment beaucoup moins cher que les gros hôtels avoisinants. Même à 58 ans ! Le soir venu, des musiciens locaux et de tous les coins du monde, montent sur scène et offrent leurs arts pour le plaisir de tous.

Neverland

Au moment de notre visite en janvier 2019, un autre projet d’hébergement voyait le jour. Neverland Malapascua, un endroit où créativité et respect de l’environnement sont réunis par un duo de 2 compères, Richard & Jonathan. Ils ont décidé de mettre à profit un petit coin de terre qui appartenait à l’un d’eux. Leur passion est contagieuse. Les accommodations, en forme de huttes, sont très originales. Les douches, à elles seules, valent une visite. Je regrette de ne pas avoir accepté leur invitation à les essayer…Situé dans la partie plus tranquille de l’île, le nord, c’est un lieu qui a beaucoup à offrir. Je prédis, et souhaite beaucoup de succès à ce groupe très sympathique et plein d’énergie.

Une route chemine au centre de l’île et mène à quelques plages

Le sud de Malapascua est plus développé, et c’est là que l’on retrouve la majorité des hôtels et centres de plongées. Cette partie est ceinturée par la longue plage de Bounty Beach au sud et à l’est, et Logon Beach à l’ouest. Cette dernière est jonchée de bars et restaurants, parfait pour le 5@7 au coucher de soleil.

Mais le jour, pour se sauver du centre et voir la magie de Malapascua sauvage, c’est au nord qu’il faut se diriger. Une route chemine au centre de l’île et mène à quelques plages aux eaux turquoise hallucinantes. Et comme le vent est prédominant du nord, la chaleur intense de ce mois de janvier devient plus tolérable. À environ 30 minutes de marche, la plage Langub, plus grande et offrant une belle option de baignade, est magnifique. Et on peut faire un arrêt au resto pour manger ou boire une bonne bière froide. La plage Bantigue, quant à elle, est beaucoup plus petite et offre beaucoup de quiétude, au moment où nous étions. Lire un livre à l’ombre d’un palmier ici est une expérience divine ! Les vestiges d’un hôtel derrière la plage, à moitié terminé et usé par les vents, donnent à l’endroit un air un peu lugubre, sans toutefois ternir la beauté du lieu. La baignade est un peu plus difficile à marée basse et les sandales d’eau sont appréciées.

Préserver Malapascua de la catastrophe écologique

À la suite des déboires écologiques de l’Île idyllique de Boracay, situé à environ 120km au nord-ouest, l’île de Malapascua est en train de prendre un tournant écologique… du moins, en montre les premiers signes. Par exemple, des rendez-vous semestriels réunissant tous ceux qui désirent se porter volontaires pour le nettoyage des plages entourant l’île ont lieu. Le gouvernement de la province de Cebu met en oeuvre des programmes afin de venir en aide à la population de Malapascua, afin de se préparer à recevoir un nombre toujours grandissant de visiteurs. Seront bientôt mis en place, des systèmes d’énergie solaire et à éolienne, un plan de désalinisation de l’eau de mer pour la transformer en eau potable et ainsi limiter l’utilisation de bouteilles de plastique et autres. De plus, le recyclage, l’utilisation de bambou comme matériaux de construction et même la présence de pailles de bambou dans un grand nombre de restaurants démontrent la clair intention des commerçants de préserver Malapascua de la catastrophe écologique.

Si, comme nous, vous n’êtes pas des adeptes de la plongée sous-marine, il y a tout de même quelques endroits pour faire de l’apnée. Mais si, s’asseoir à l’ombre d’un palmier, lire un livre, se baigner et se reposer est ce que vous recherchez, Malapascua est hautement recommandé. L’ambiance est très calme. Les seuls engins motorisés, à part les bankas, sont des scooters qui offrent le service de taxi, pour quelques dollars. Aucune voiture, pour le temps présent, un charme! Et pour ce qui est de l’amabilité et de l’hospitalité des résidents de l’Île, sachez que le seul fait de leurs sourires suffit à créer un lien.

Aller à notre Guide Voyage Malapascua pour de l’information supplémentaire!

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